Le deuil périnatal

De nombreuses familles vivent chaque année un deuil périnatal. Pourtant c’est un moment de vie encore tabou. Il n’existe d’ailleurs pas de terme officiel pour désigner les parents ayant perdu un enfant. Certains parents utilisent le terme de “parange”. Nommer les parents ayant perdu un enfant est important car cela permet de reconnaître l’existence de leur enfant et leur place de parent.

Couple en deuil

Définition

La mort périnatale peut survenir en cours de grossesse, à la naissance ou durant les sept premiers jours de vie. En fonction du terme de la grossesse, différents termes sont utilisés : 

  • La fausse couche précoce (avant 14SA) ou tardive (entre 14 et 22SA)  correspond à un arrêt spontané de la grossesse (concerne environ 15% des grossesses).
  • La mort fœtale in utero se définit par tout décès fœtal avant la mise en travail (survenant après la limite de la viabilité fœtale, à savoir 22 SA ou un poids de naissance de plus de 500 grammes). Elle représente environ 9 grossesses pour 1000 naissances en France.
  • La mortinaissance correspond à la naissance d’un bébé né sans vie après 28 SA.
  • L’IVG (Interruption Volontaire de grossesse) désigne le fait de mettre fin volontairement à une grossesse non désirée. Actuellement, le ratio est de 1 IVG pour 3 naissances.
  • L’IMG (Interruption Médicale de Grossesse) est une interruption de grossesse pratiquée pour des raisons médicales concernant le fœtus ou la mère (10 à 20% des cas), sans restriction de délai. Sa réalisation nécessite une attestation médicale et l’accord de la femme enceinte.

 

Bien qu’intervenant après les 7 premiers jours de vie, la mort subite du nourrisson est également à inclure dans le deuil périnatal. Elle se définit comme “le décès subit d’un enfant âgé de 1 mois à 1 an jusqu’alors bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l’histoire des faits ne pouvait le laisser prévoir”. “Est considéré comme mort subite du nourrisson (MSN) un décès qui reste inexpliqué après des analyses post-mortem” (OMS). 

Impact du deuil périnatal

Bien que le deuil périnatal puisse paraître plus ou moins difficile à vivre selon le contexte, c’est avant tout votre difficulté à vivre cet évènement qui compte.

Lorsque vous traversez un deuil périnatal, il peut devenir impossible de côtoyer des femmes enceintes ou des parents. Tout vous rappelle l’enfant que vous venez de perdre et ces moments que vous ne pourrez pas vivre. Les familles qui vivent ce drame peuvent avoir tendance à s’isoler afin d’éviter de s’exposer à ces scènes de vie leur rappelant ce qu’ils ont perdu. Si ces difficultés persistent dans le temps, un suivi psychologique est adapté.

Souvent votre entourage est présent au moment de la perte de votre enfant. Néanmoins la temporalité du deuil est bien plus longue. Faire appel à un psychologue permet de pouvoir parler des différentes étapes du deuil, de trouver un soutien, des ressources supplémentaires (ex : groupe de paroles) mais également de parler de son enfant.